06 mars 2024 – 17 mars 2024

Mercredi 06 mars 2024 : C’est le grand départ. Notre vie tient à nouveau dans 3 grands sacs à dos qui vont embarquer en soute, 3 bagages en cabine et chacun son bagage à main … D’accord, il y a bien encore 1 ou 2 sacs restés chez des amis, contenant des affaires que nous ne nous sommes pas résolus à vendre ou à donner …

Le vol pour Cancun se passe bien … l’arrivée sera plus stressante … A la vérification des passeports, le douanier nous demande la preuve de sortie du territoire et le justificatif d’un logement au Mexique … Cela part mal …. Nous sommes transparents et racontons notre projet de road-trip … il faudra l’intervention du supérieur hiérarchique pour avoir droit à notre tampon d’entrée ! Ensuite, devinez qui est tiré au sort pour une fouille complète de ses bagages ?! Pour être honnête, les douaniers ont perdu patience au bout du 4ème ou 5ème sac et ont semblé plus intéressés par notre projet que par ce que nous transportions … Pour finir, il a fallu transporter tout notre attirail à bout de bras jusqu’au parking car il est interdit de sortir les chariots du bâtiment … Sauf si vous faites appel, moyennant finance, à un bagagiste bien sûr … Welcome to Mexico !!

Heureusement, Martin, la personne qui veille sur Pepito depuis décembre nous attendait dehors et nous ramène auprès de notre compagnon de voyage. Jules le découvre pour la première fois : il est ravi de se voir attribuer le lit en capucine et d’avoir donc sa « cabane » rien qu’à lui !

Michel met la clé dans le démarreur … et Pepito se réveille, au quart de tour ! Parfait !! Il ne nous reste plus qu’à prendre nos marques, apprendre à se connaître et faire les pleins d’essence, d’eau, de gaz et de nourriture.

Après une première nuit un peu chaude mais super calme, nous disons au revoir à Martin et prenons la route.

Notre première étape va être la frontière du Mexique avec le Belize. En effet, poour pouvoir circuler au Mexique avec un véhicule enregistré dans un pays étranger il faut un permis temporaire d’importation (TIP). C’est un papier qui se délivre à chaque passage de frontière : nous en avons demandés pas mal avec Maya il y a 3 ans. Ce TIP n’est pas obligatoire dans le Quintana Roo où a été garé Pepito pendant 3 mois. C’est ce qui a permis à Lena et Vincent, les anciens propriétaires de Pepito d’annuler le leur tout en pouvant légalement continuer à circuler sur la région de Cancun. C’est ce qui nous permet aujourd’hui de rouler légalement avec Pepito sans avoir ce papier. Cependant, il nous le faut pour quitter l’état du Quintana Roo et rouler jusqu’à la frontière américaine. Ce que nous prenons naïvement pour une formalité va se révéler plus compliquée que prévu … Dès son premier voyage après 3 mois de sieste, nous faisons faire environ 400 kilomètres à Pepito en à peu près 6 heures sur les routes mexicaines. Nous nous posons pour 1 nuit dans un petit camping en bord de lagune à près d’une demi-heure de la frontière.

  Le lendemain, confiants, nous pensons régler ce point administratif en 2 heures aller-retour … Et bien non ! Car figurez-vous que pour que la personne du Banjercito nous délivre le papier, il nous faut un document délivré par l’immigration. Hors, étant arrivés par avion, ce document ne nous a pas été remis sous format papier car il est digitalisé. Sauf que l’immigration terrestre vers qui nous renvoie notre charmante douanière n’a pas accès à cette base de données. Et ils ne peuvent pas nous faire un nouveau document en format papier puisque nous en avons déjà un en cours de validité … Bien sûr, il serait possible de récupérer ce fameux document digitalisé sur un site du gouvernement mais … le lien pour le télécharger ne fonctionne pas … ! Nous faisons des allers-retours entre le Banjercito (la personne qui doit faire le permis pour Pepito) et l’Immigration (les douaniers qui s’occupent des permis pour les personnes) mais il n’y a rien à faire … ah si : le responsable de l’immigration nous propose de sortir du Mexique à pied, de rentrer au Belize, puis de sortir du Belize et de re-rentrer au Mexique … Après quelques heures d’attente aux différents guichets et plusieurs dizaines de dollars distribuées en taxes de sortie et/ou d’entrée, il sera alors capable de nous signer le document papier dont nous avons besoin pour Pepito … ! Mais bien sûr … A force de patience et de ténacité, nous finissons par attendrir (ou fatiguer ?) la douanière du Banjercito qui, avec son téléphone personnel va accéder au site gouvernemental : miracle, nous arrivons à éditer notre fameuse FMM ! Nous pouvons enfin démarrer les démarches. Mais, comme rien n’est simple, arrive la question de la propriété de Pepito … En 2 mots, pour pouvoir, en tant qu’étrangers non résidents aux USA, acheter Pepito, nous sommes passés par une agence qui a créé, de façon parfaitement légale, une société domiciliée dans le Montana, gérée par Caroline et Michel et qui est la propriétaire officielle de Pepito. Pour faciliter les démarches aux frontières, cette société s’appelle … Caroline Cardoso LLC . Plutôt simple en apparence … Nous avons bien sûr tous les papiers de la société, y compris son statut qui mentionne le nom des 2 gérants. Sauf que … notre charmante douanière a besoin d’un papier justifiant que Caroline est autorisée par la société Caroline Cardoso LLC à circuler au Mexique avec Pepito … Alors bon … « il faudrait que je m’autorise moi-même à circuler avec mon véhicule ? » « Puisque monsieur est aussi gérant, il peut rédiger l’autorisation pour vous » … » Ah … mais monsieur étant juste à côté de moi, il peut peut-être juste vous dire qu’il est d’accord ? « …. « Non, il nous faut un papier  le stipulant, avec le logo de la société et signature manuscrite. » Le logo de la société … Mais oui, bien sûr … Nous sommes donc cordialement invités à rentrer chez nous afin de rédiger 2 courriers, sur papier à en-tête de notre société, l’un signé de Michel autorisant Caroline à circuler au Mexique avec Pepito et l’autre signé par Caroline … Vous avez compris l’idée …  Le comble de l’absurde qui nous rappelle à quel point nous avons détesté les passages de frontière lors de notre précédent périple ! Nous repartons donc sans TIP pour Pepito, avec une inspection du véhicule tout de même puisque, mine de rien, nous étions en zone franche donc il nous a fallu rentrer à nouveau au Mexique, et quelques heures pour créer un logo et rédiger 2 lettres d’autorisation qu’il nous faudra imprimer …  Le lendemain, nous roulons à nouveau vers la frontière avec nos 2 belles lettres. Tout démarre bien jusqu’au moment où … « Mais vous avez signé le courrier au mois de décembre ? » « Oui, c’est la date à laquelle nous avons acheté le véhicule » … » Mais cette lettre n’est valable qu’un mois donc il faut la refaire à la date d’aujourd’hui » … « Bien sûr, nous allons faire ça de suite … par contre, vous pourrez l’imprimer avec votre photocopieuse qui est juste derrière vous ? » « Non, je n’ai pas le droit de faire ça. » « Ok, donc où pouvons-nous imprimer les 2 courriers modifiés ? » « Peut-être le bureau d’à côté … » « Mais nous sommes dimanche et le bureau semble fermé » … » Ah oui, et bien il faut retourner en ville. » « A 30 minutes d’ici, avec une nouvelle fouille du véhicule pour sortir de la zone franche, sans aucune garantie de trouver un endroit pour imprimer, un dimanche, dans cette ville pas si grande que ça ? »…  Nous prenons sur nous mais cela devient de plus en plus difficile de garder son calme face à autant d’indifférence et de mauvaise foi. Heureusement pour nous, nous trouvons un gentil monsieur qui accepte (même s’il n’a pas le droit) de nous faire les copies demandées. Nous revenons au guichet : la douanière a du mal à cacher sa surprise de nous revoir si vite … Au moment où notre tour arrive, un monsieur pressé nous demande à passer devant nous car son taxi l’attend et le compteur tourne. Caroline lui répond : « Allez-y, cela fait 24h que nous sommes ici, donc nous ne sommes plus à 10 minutes près … ». Cela aura le mérite de faire sourire notre douanière du jour … Après encore 15 minutes de paperasse, le permis de Pépito est enfin signé !! Hasta la victoria siempre !! Le voyage peut enfin démarrer …

Et il va démarrer de la plus belle des façons : un premier bivouac sauvage près du site Maya d’Hormiguero. Encore une fois, nous n’économisons pas Pépito, à qui nous faisons prendre des pistes parsemées de trous et de ralentisseurs … Mais la route en vaut vraiment la peine : nous découvrons un site perdu au milieu de la jungle, très émouvant. Et nous partageons une bière avec le gardien de nuit, Salvador, qui nous raconte son histoire personnelle. Il est solaire et cette rencontre sera celle qui marquera le point de départ de notre nouveau road-trip.  

Les premiers jours de voyage sont synonymes de route… Nous avons environ 1 mois pour traverser le Mexique, ce qui représente d’après notre projet d’itinéraire au moins 5000 kilomètres avec quelques étapes clés donc il ne faut pas trop trainer … Même si nous ne faisons pas vraiment d’excès de vitesse … Déjà Pepito n’est pas un sprinter mais plutôt un coureur de fond … Et surtout, au Mexique, il y les « topes ». Prononcez Topé … ce sont des dos d’âne, des ralentisseurs placés tous les 5 mètres (ou 10 ), qui, même pris à faible vitesse, secouent tout dans Pépito … Je vous laisse imaginer quand on en « rate » un : tout décolle dans la voiture !!

Notre seconde étape marquante sera la belle ville de Puebla. Son coeur historique est riche de bâtiments magnifiquement décorés. Nous prenons beaucoup de plaisir à découvrir sa cathédrale, sa bibliothèque d’ouvrages anciens, le musée Amparo et ses expositions permanentes et temporaires.

A quelques kilomètres de là, se trouve Cholula, connue pour son site archéologique et son sanctuaire offrant une vue spectaculaire sur les volcans voisins comme le Pico Orizaba et le Popocatepetl. Nous sommes en pleine préparation de la feria de la Michelada donc l’ambiance est très festive. Pour ceux qui l’ignorerait la Michelada est une boisson alcoolisée mexicaine à base de bière, jus de citron, sel et sauces piquantes. Nous avons testé (enfin Caroline et Michel) et il faut avouer que nous n’avons pas vraiment accroché … ! Nous resterons fidèle à notre Picon !! 😉

La prochaine étape, nous l’attendons depuis quelques mois déjà : le site archéologique de Teotihacan connu pour sa taille mais aussi pour le style spécifique de ses pyramides. Nous avons décidé de nous offrir un survol du site en montgolfière. Ce sera une première pour tous les 3 et les photos parleront d’elles-mêmes : nous allons vivre une expérience inoubliable ! Le temps sera en notre faveur et, grâce à Omar chez qui nous nous sommes garés, nous allons avoir la chance d’être pris en main par une équipe professionnelle aux petits soins. Nous allons même terminer le vol par une invitation à un petit-déjeuner buffet dans un superbe restaurant : Jules a vécu sa meilleure vie ce jour-là !

Pendant que nous laissons Pépito chez Omar quelques jours, nous prenons le bus pour passer quelques jours sur Mexico city. Nous vous raconterons la suite dans un prochain article …

That’s all folks !!