Guatemala, édition spéciale volcans …🌋

Guatemala, édition spéciale volcans …🌋

Octobre 2021

Bien sûr vous n’échapperez pas à nos premières impressions sur le Guatemala mais en attendant … Comment parler du Guatemala sans évoquer ses volcans ? …

Après l’Etna et le Vésuve en Italie, nous n’avons pas résisté à l’appel de 4 d’entre eux dans la région d’Antigua : les volcans Pacaya, Acatenango, Agua et Fuego.

Le Pacaya est un volcan actif de 2550 mètres d’altitude. Il entre en éruption régulièrement depuis les années 1960. La dernière éruption la plus importante a eu lieu en 2010 mais depuis cette date, il s’active à minima une fois tous les 2 ans. Après une première tentative d’ascension ratée puisque nous n’avons pas réussi à trouver un chemin accessible depuis le lac d’Amatitlan, nous renouvellons l’expérience depuis Antigua. Et effectivement, les locaux nous confirment que la seule route praticable est cette dernière … Nous avons décidé d’y monter en fin de journée pour pouvoir assister au coucher de soleil depuis là-haut. Malgré un chemin bien balisé, il est obligatoire de faire appel à un guide : Raquel nous accompagnera donc et nous donnera en chemin plein d’explications sur la flore locale notamment. L’ascension est relativement facile : pas de gros dénivelé (un peu plus de 300 mètres) et le temps étant couvert, nous ne souffrons pas trop de la chaleur. Malheureusement le temps couvert ne nous permettra pas de profiter du paysage sur la montée. Arrivés au dernier mirador, la brume est encore particulièrement dense et nous ne voyons même pas le sommet du Pacaya pourtant tout proche. Quand, tout à coup … nous avons la chance inouïe d’avoir une fenêtre lumineuse qui nous offre le sommet de ce gentil monstre mais aussi la vue sur les autres, à savoir El Agua et El Fuego. Quelle merveille … C’est encore plus beau quand ils se révèlent ainsi de façon fugace avant de se cacher à nouveau … La nuit tombe progressivement et nous marchons dans un champ de lave, sol noir, parsemé de fleurs colorées qui montrent que la vie reprend toujours ses droits … Nous sommes tout seuls et, la brume aidant, cela donne une atmosphère presque mystique … Et comble de la gourmandise, nous allons pouvoir faire fondre des chamallows grâce aux fumerolles qui s’échappent du sol … Autant dire que Michel et Jules vont apprécier le goûter … ! Et ils vont aussi apprécier la descente, au pas de course dans une pente abrupte qui donne l’impression de dévaler une dune de sable … noir. La fin de la balade se fera à la frontale, dans une nuit bien sombre. Quelle première mise en jambe ….

Pourquoi une mise en jambe ? Parce que Michel s’est mis dans la tête de monter au sommet de l’Acatenango pour admirer le Fuego, en éruption quasi permanente depuis 2018.

L’Acatenango est un volcan éteint qui culmine à 3976 mètres. Il a la particularité d’offrir une vue extraordinaire sur 2 monstres, le volcan de Agua également inactif et le volcan de Fuego qui, quant à lui, est connu pour être un des volcans les plus actifs d’Amérique centrale. Il n’en faut pas plus pour que Michel entraine tout son monde à aller voir tout cela de plus près … !

De la même façon, cette ascension ne se fait pas seul. La présence d’un guide est obligatoire et la difficulté de l’ascension implique qu’elle se fasse en 2 étapes : un premier jour de grimpe pour arriver au camp de base et un deuxième jour pour rejoindre le sommet et redescendre sur « la terre ferme ». 😉

Nous serons accompagnés dans cette aventure par Shannon, touriste américaine qui se joint à notre famille, et Kevin, jeune guide local dont la famille va prendre soin de Fauve et Maya pendant 2 jours. Le dénivelé est important (environ 1500 mètres le premier jour, auquel il faut ajouter près de 300 mètres le lendemain puis les 1800 mètres en négatif pour la descente) et beaucoup d’aventuriers se plaignent du mal d’altitude ce qui contribue à classer cette ascension comme très difficile : cela ne freine pas Michel et Jules mais inquiète quelque peu Caroline … 

Et bien en fait, la montée va se révéler moins difficile que prévue. On ne peut s’empêcher de la comparer à l’Etna, le dénivelé étant à peu près similaire tout comme l’altitude mais Kevin va prendre soin de monter à un rythme assez lent, multipliant les pauses. De plus, il n’y a pas de neige (…) et nous n’avons pas à affronter un vent glacial de face. Autant Caroline était au bout de sa vie en haut de l’Etna, autant elle sera rassurée ici : c’est difficile, le souffle est souvent court, les épaules tirent avec le poids du sac et les jambes commencent à fatiguer un peu, mais c’est faisable ! Comme d’habitude Jules et Michel se baladent … Partis vers 10 heures du matin, nous arriverons au camp de base vers 14 heures, ce qui nous vaudra même les félicitations de notre guide : « Buen tiempo ! ». Pendant la montée, nous quittons progressivement un paysage tropical pour les pins montagnards. Même à cette altitude, nous continuons d’observer une végétation luxuriante, qui a repris vie à la suite des éruptions meurtrières de 2018. 

Malheureusement nous arrivons dans les nuages, impossible de voir à quelques mètres …Pas de Fuego, pas d’Agua … Nous déjeunons, installons le campement et petit à petit le paysage se dessine … tout d’abord le volcan de Agua, majestueux, blotti dans la mer de nuage puis le Fuego, si près, qui « crache » des fumées noires extrêmement régulièrement, parfois accompagnées de fortes détonations. C’est si impressionnant d’être si près, spectateurs de cette colère … Nous sommes hypnotisés ! Et tellement chanceux car les nuages que nous avons maudits en arrivant vont nous offrir un des plus beaux couchers de soleil de notre vie …. Les appareils photos et téléphones n’en peuvent plus d’être déclenchés toutes les minutes, nos yeux pétillent : le spectacle est grandiose et nous profitons de chaque minute. La nuit tombant, la lave incandescente est plus visible et nous avons l’impression d’être les heureux spectateurs d’un feu d’artifice extraordinaire … 

Après une nuit sous la tente, tous les 3 blottis au chaud dans nos duvets, nous finissons l’ascension de nuit pour arriver avant le soleil au sommet de l’Acatenango. Le vent est glacial mais le paysage est juste éblouissant. Les lumières des villes que nous avons aperçues au démarrage ont disparu et les sommets de l’Agua et du Fuego émergent d’une mer de nuage. Quelle plénitude … Quelle chance d’être là, ensemble, à ce moment précis, …Quel respect pour cette nature si exceptionnelle …

Un passage par le camp de base pour un petit déjeuner puis nous prenons la route du retour. La descente se fera au pas de course, Jules dans les traces de Kevin, Michel veillant sur Caroline et Shannon plus hésitantes sur les pentes descendantes. 

Clap de fin d’une aventure familiale fabuleuse … C’est évidemment toujours agréable de se prélasser sur des plages de rêve mais c’est dans ce genre de moments suspendus, inconfortables et mémorables pendant lesquels on se motive, se soutient, veille les uns sur les autres que les liens se serrent et se resserrent … 

Annie, nous avons tellement pensé à vous pendant cette montée et là-haut … Nous savons qu’il n’est pas simple pour vous de savoir votre fils et votre petit-fils loin de vous. Cette année a été particulièrement difficile pour vous. Cette parenthèse de 2 jours, c’est la récompense après l’effort, la sérénité après la difficulté, le soleil derrière les nuages… Vous êtes une battante et vos hommes vous ressemblent … On vous aime.

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