Le Basilicate partie 1🇮🇹
Du 26 janvier 2021 au 02 février 2021
Le Basilicate … Pour être totalement honnêtes, avant d’arriver en Italie nous n’avions jamais entendu parler de cette région d’Italie. Même lorsque nous suivions les évolutions des restrictions par région, nous ne nous sentions pas vraiment concernés par cette région inconnue qui, donc, ne devait pas se trouver sur notre trajet prévisionnel. Et bien, que nenni (ça, c’est pour toi Charlène … 😉 ) ! Lorsque nous commençons à réfléchir à la suite de notre périple sur le continent, nous nous rendons compte que pour aller de la Calabre aux Pouilles, il nous faut traverser une région, toute en longueur, le Basilicate. Nous voilà moins bêtes. Et quand nous nous apercevons qu’en plus, ce petit bout de région est classé jaune et non orange comme ses 2 voisines, vous vous imaginez bien que nous nous sommes empressés de traverser la frontière et … prendre un petit encas dans un café !
Le Basilicate restera clairement une très belle surprise. C’est une région toute en longueur, bordée par les mers Tyrrhénienne et Ionienne comme la Calabre mais ne bénéficiant que de quelques kilomètres de littoral de chaque côté. Au milieu, ce sont des montagnes. Au Sud elle est encadrée par la Calabre et les Pouilles ; au Nord-Ouest, elle est bordée à nouveau par la Calabre et par la Campanie.
Vous l’aurez compris, c’est une région très peu touristique, encore sauvage et son relief y est pour beaucoup. Et comme nous sommes, nous aussi, un peu sauvages … et bien l’alchimie a très bien fonctionné !
Déjà , point remarquable : le littoral est nettement plus propre que la Calabre voisine et c’est très appréciable.
Ensuite, nous n’avons pas résisté à une incursion dans l’intérieur des terres et donc en montagne et là … quelles découvertes !
Tout d’abord Craco ville fantôme digne d’un décor de cinéma.
Puis Aliano, ville dans laquelle Carlo Levi, écrivain renommé de Turin, fut assigné à résidence pendant la seconde guerre mondiale. Il découvrit alors l’Italie du Sud et en tomba amoureux. S’en est suivi un roman « Le Christ s’est arrêté à Eboli » qui permit de faire connaitre les conditions de vie des habitants de cette région si rude. Le point de vue sur les Calanchi, falaises argileuses sculptées par l’érosion est magnifique. Nous avons également beaucoup aimé le street art omniprésent dans les ruelles du village.
Nouvel effet Whaou avec 2 villages nichés dans les montagnes : Castelmezzano et Pietrapertosa. Au grand dam de Jules, la tyrolienne qui relie ces 2 villages ne fonctionne que l’été … Ces villages ont été littéralement creusés dans les roches et donnent l’impression d’y être lovés, comme au creux d’une main. L’hiver est là , bien présent avec ses températures fraîches et des reliquats de chutes de neige pas très vieilles. Mais nous nous sentons bien sur ces hauteurs …
Nous redescendrons ensuite près sur le littoral où les bivouacs sont tout de même plus confortables.
De là , nous partons à la découverte d’un nouveau coup de cœur : Matera. Plus vieux village du monde, classé au patrimoine de l’Unesco, il est caractérisé par ses Sassi : des constructions troglodytes qui témoignent des conditions de vie particulièrement rudes de ce coin de l’Italie, même si beaucoup ont été aujourd’hui rénovées et transformées en très jolis B&B … Le hasard fera que nous y croiserons un couple de voyageurs allemands préalablement croisés …. en Sicile ! Nous ne bivouaquerons pas très loin pour pouvoir profiter de ce village 2 jours, de jour (…) et de nuit. Il restera sans aucun doute une de nos étapes phares. Et quel plaisir de pouvoir se faire un petit restaurant le midi … et de déambuler dans un musée, pour la première fois depuis des mois ! Nous passerons plus de 2 heures à admirer peintures et photographie du Musée de la Civilisation paysanne, quasiment privatisé pour nous. Un bonheur que l’on doit à Jules qui a insisté pour y rentrer. Et il a drôlement bien fait : ce musée est passionnant et permet de mieux comprendre les origines de cette région et de ses habitants. Et voici notre point culture … Saviez-vous que le film « La passion du Christ » de et avec Mel Gibson avait été tourné dans ce décor unique ?
Nous ne connaissions même pas cette région il y a encore quelques semaines. C’est à ce jour un vrai coup de cœur pour nous 3, pour son littoral, tout aussi grandiose que celui de la Calabre mais bien plus propre, pour ses villages authentiques et si bien entretenus, pour son histoire si présente, pour ses habitants, certains un peu méfiants mais tous très fiers de leur région : Ici c’est la vraie Italie nous dira l’un d’entre eux …
Au moment où nous apprêtions à quitter cette région pour rejoindre les Pouilles, nous apprenons que quasiment toute l’Italie passe en jaune sauf …. Les Pouilles, la Sicile, l’Ombrie et la région autonome de Bolsano. Nous avons pris goût au jaune et la Grèce ne semble pas prête à déconfiner. Nous décidons donc de changer une fois de plus nos plans et de repartir vers la Calabre, découvrir la côte ouest que nous n’avions pas pris le temps de découvrir la première fois.
La suite … très vite !
Buona giornata