Suite et fin (…) du Costa Rica
17 janvier 2022 – 16 février 2022
Plus nous prenons le temps de découvrir le Costa Rica, loin des circuits touristiques classiques et des parcs prétendument incontournables, plus nous apprenons à l’aimer …
Nous « chillons » comme on dit en anglais, prenant le temps de repasser par des endroits que nous avons aimé et de découvrir d’autres auprès desquels nous sommes passés trop vite … C’est le cas de la péninsule de Nicoya. Vous vous souvenez peut-être, nous l’avions découverte en s’arrêtant aux endroits clés que sont Tamarindo, Samara et Montezuma. Nous avions déjà bien aimé l’environnement, surtout sur Samara et la magnifique playa de las Piedras à Montezuma. Mais le côté très touristique et un peu trop « surfait » ne vous avait pas vraiment emballé. Et bien là, nous y retournons, mais cette fois-ci avec l’envie de prendre de temps de découvrir l’autre côté de la Péninsule, le plus discret, voire secret. Même si Maya nous surprend encore par son comportement sur certaines routes difficiles, nous la ménageons tout de même un peu et savons que nous ne pourrons pas l’emmener partout, même en saison sèche. Cela étant, nous allons ainsi découvrir la playa brasilito sur laquelle nous allons bivouaquer plusieurs jours. Elle est quasiment déserte, Maya se trouve un petit emplacement ombragé parfait pour elle, les couchers de soleil sont hypnotisants … C’est le calme absolu. Petits plus, la 4G arrive jusqu’à notre spot donc nous pouvons travailler et nous sommes à distance de marche d’un petit restaurant vendant des bières locales.
Que demander de plus ?… Un autre coin de paradis ? La playa Minas, difficile d’accès mais quelle récompense en arrivant sur cette anse …. Nous sommes en plein week-end donc il y a pas mal de locaux mais chacun a son petit spot. Tout le monde est gai, souriant, accueillant. La plupart repartiront à la tombée de la nuit et nous serons quasiment seuls sur « notre » plage. Nous avons l’impression d’être de vrais robinsons … Nous aurons le plaisir de voir de beaux singes hurleurs, absolument indifférents au caniche qui leur aboie dessus. Nous observons la multitude d’oiseaux qui viennent se poser sur les arbres qui nous font de l’ombre. Ici par contre, pas de réseau donc il nous faudra bouger pour le début de la semaine. La plage étant un peu protégée, les vagues sont plus petites et cela donne un côté encore plus apaisant.
Autre plage, autre ambiance, Junquillal. En allant au bout de celle-ci, nous découvrons à marée basse des piscines naturelles. A nouveau, nous ne sommes entourés que de locaux, qui viennent pour la journée ou même uniquement à la tombée de la nuit pour admirer le coucher de soleil. C’est paisible, serein. Nous y prenons vraiment goût. Et encore une fois c’est l’occasion d’échanges curieux, bienveillants avec des locaux intéressés par Maya, par notre voyage, fiers aussi de nous parler de leur culture et de partager noix de coco et barbecue avec nous.
Il faut tout de même bien penser à avancer un peu … enfin reculer je devrais dire puisque nous souhaitons repasser la frontière du Nicaragua pour remonter vers le Guatemala dans un premier temps puis le Mexique ensuite. Le Nicaragua et le Guatemala exigeants des tests pour entrer sur le territoire, nous prévoyons de faire un test à Libéria puis de traverser Nicaragua, Honduras et Salvador sur 2 jours pour entrer au Guatemala sans avoir à refaire un nouveau test. Comme d’habitude, il faut voir un vétérinaire pour Fauve. Contrairement à d’habitude, la démarche va nous coûter un bras et faire monter un peu le stress car il nous faut un papier tamponné par les autorités pour la faire sortir du territoire et normalement cela prend 2-3 jours …. Nous aurons finalement le sésame le lendemain matin et faisons nos tests dans la foulée. Rien n’étant simple, le laboratoire nous annonce qu’ils ont des soucis avec leur machine et que les résultats pourraient arriver plus tard que d’habitude. Cela n’arrange pas nos plans vu que nous avons 72 heures pour arriver au Guatemala … Les résultats arrivent dans la nuit : tous les 3 positifs … Nous sommes un peu assommés par la nouvelle. Clairement, aucun des 3 n’a le moindre symptôme et nous ne nous attendions pas à cela. Nous sommes samedi 29 janvier ; il nous faut nous isoler pendant 6 jours.
Et là, nous allons avoir une chance de fou … Par hasard, nous découvrons la plage Islita. C’est une toute petite crique, bordée d’un côté par un établissement hôtelier grand luxe et de l’autre par un cimetière perdu. En arrivant, nous nous posons sur le meilleur emplacement, à l’ombre d’un bel arbre qui nous permet en plus d’accrocher le hamac. Il y a, à une quinzaine de minutes de marche, un point d’eau potable pour se ravitailler régulièrement. Nous allons probablement vivre un des isolements les plus agréables qui soit … ! Samedi, nous assistons, de loin, à un mariage particulièrement classe directement sur la plage. Ce sera l’occasion pour Caroline de recevoir, en fin de journée un magnifique bouquet, ainsi que de jolies bougies. Cette plage est paradisiaque, nous avons un beau réseau et allons passer 6 jours à nous baigner, travailler, ramasser cailloux, coquillages et noix de coco, nous baigner, lire, jouer, admirer aras et singes araignées … 6 jours complets de détente qui nous font dire que finalement, ces tests étaient peut-être un signe que notre choix de remonter tout de suite n’était pas le bon …
Au bout de ces 6 jours, aucun symptôme n’étant apparu, nous sommes officiellement « libres » de quitter notre isolement … Nous remontons vers Samara, appelés par une furieuse envie de baguette et de croissants … Il y a une boulangerie française là-bas qui était fermée lors de notre premier passage. Et bien, je vous assure qu’après autant de mois sans ces spécialités bien de chez nous, c’est un bonheur sans nom que de croquer dans une vraie pâte feuillettée … !
En chemin, nous en profitons pour faire réparer la vitre arrière de Maya, cassée quelques semaines plus tôt à Dominical. Difficile à croire mais impossible de trouver une fenêtre de rechange. Même nos contacts locaux, Luis et Ana ont été mis à contribution mais sans succès. C’est finalement un petit garagiste, spécialisé dans les pare-brises, que nous trouverons sur la route qui va nous trouver la perle rare et rendre à Maya sa superbe.
Nous nous arrêtons pour le week-end sur une nouvelle plage : la playa Iguanita. Changement total de décor : c’est l’endroit où les ticos viennent camper ! Nous avons donc du mal à trouver un emplacement pour Maya et, pour la première fois, nous serons loin d’être seuls pour passer la nuit de samedi à dimanche ! La mer est calme, ce qui est très appréciable et nous nous régalons encore de couchers de soleil splendides. Nous découvrons la vision du camping selon les ticos : ici, c’est en famille (nombreuse), avec hamacs, chaises, table, coussins, tentes, glacières, barbecue … les pick-up arrivent remplis de matériels et la musique est rarement bien loin. C’est festif, bon enfant et on se dit que c’est tout de même bien dommage qu’on ne puisse plus, en France, profiter de nos plages avec cette même liberté …
La pompe à eau de Maya (qui nous permet d’utiliser l’eau de notre réservoir directement au robinet de l’évier) donne des signes de faiblesses. Ann nous indique chez qui nous pouvons en trouver une neuve. Pour se faire, il nous faut retourner sur San José. En route, nous allons nous poser tout d’abord en bord de rivière à San Matteo, pause bien fraîche après ces derniers jours chauds et secs. Et nous retrouvons le plaisir de nous baigner/laver dans une eau douce et plutôt froide.
Après San José, le retour à notre petite auberge de jeunesse et à notre pizzeria préférée, nous changeons donc la pompe à eau de Maya. C’est un peu plus compliqué que prévu et il nous faudra l’aide d’un plombier (…) pour faire un peu de soudure mais finalement bomba de agua … lista !
Le document de sortie du territoire pour Fauve est valable 21 jours. Il nous faut donc nous rapprocher de la frontière. Mais avant, Michel préfère faire la révision de Maya. Mine de rien, depuis juillet, nous en sommes à près de 20.000 kilomètres parcourus et nous ne l’avons pas ménagée, notre maison roulante, avec les pistes caillouteuses du Bélize, les routes cabossées du Guatemala, les chemins terreux et parsemés de trous menant à nos plages costaricaines isolées …C’est à nouveau Ann qui nous a donné le nom de son garagiste de confiance. Nous prenons rendez-vous avec Mauricio pour le lundi suivant.
En attendant, nous continuons à découvrir des endroits plus discrets du Costa Rica. Nous allons avoir un vrai coup de cœur pour un endroit qui s’appelle Frog’s Heaven (paradis des grenouilles). C’est un jardin privé, tenu par une famille super attachante, qui y a créé un vrai refuge pour grenouilles et oiseaux de tous genres. Après avoir eu le droit de bivouaquer sur leur terrain, nous allons avoir le droit à une visite guidée, avec 2 guides pour le prix d’un ( 😉 ) de leur splendide terrain qu’ils ont complètement pensé et planté pour permettre à ces espèces de s’épanouir au mieux. Nous sommes très loin des structures aseptisées qui en oublient parfois le bien-être animal. Ici, tout est fait pour que les animaux s’épanouissent et se reproduisent en paix. Enfin, sauf quand certains touristes demandent à ce que les grenouilles leur soient apportées sur un plateau, dans un endroit propice aux belles photos avec la lumière qui va bien, et ce sans avoir à trop marcher …. Et si, cela existe, même ici … Alors que c’est tellement plus agréable de se balader tantôt le nez en l’air, tantôt au ras du sol, à la recherche de ces animaux qui, eux, nous voient arriver de loin !
Nous reprenons la route vers Sarapiqui et son rio si vivant. En arrivant sur notre bivouac en bord de rivière, nous discutons avec des locaux qui, non contents de nous offrir des pâtisseries locales, nous livrent le secret du coin : une cascade perdue dans la jungle de toute beauté à 15 minutes à peine de notre bivouac… Le lendemain, nous voici donc partis, à remonter le lit de la rivière, en escaladant pierres et rochers (Caroline a adoré …) pour trouver cette fameuse cascade Diana. Et une petite heure après (et non 15 minutes quand même …), nous voici devant ce majestueux spectacle. Cette cascade, perdue au milieu de la jungle, uniquement accessible par la rivière (où un petit sentier très boueux que nous prendrons pour rentrer) se mérite et c’est cela qui la rend si magique. Quelques locaux sont déjà là et ils auront même la gentillesse de nous attendre au retour pour que nous ne nous perdions pas sur le sentier pas du tout balisé. Encore une fois, nous sommes charmés par le naturel et la bienveillance des ticos. Nous qui avions entendu qu’il était difficile, au Costa Rica, d’échanger avec les locaux … Ces dernières semaines nous ont démontré de façon flagrante le contraire !
Pendant que Maya fait son check-up chez Mauricio, nous allons nous poser 3 jours dans une location. Un petit incident AirbnB (propriétaire qui refuse la réservation une fois que nous sommes arrivés à destination) nous amène à nous retrouver dans un appartement géant (2 chambres, 2 salles de bain) dans un condominium avec piscine, salle de sport, agent de sécurité à l’entrée … Autant vous dire que cela nous fait un peu bizarre mais bon, on ne refuse pas un brin de confort … La douche chaude est topissime. Par contre, pour la piscine, c’est raté car il y a un vent de folie qui nous dissuade de la tester.
Une fois Maya récupérée, avec, en prime un lavage complet, nous nous dirigeons vers la frontière. Mais quelle frontière me direz-vous ? Et bien, vu qu’à priori celle du Nicaragua ne nous était pas favorable, nous avons opté pour descendre plus au Sud, vers le Panama. Il y a 2 frontières entre le Costa Rica et le Panama mais l’une d’entre elles semble être très problématique pour ce qui est du passage des animaux domestiques (enfin surtout très habituée au rackettage en bon et due forme d’une centaine de dollars pour chaque animal), nous décidons de tenter notre chance au poste de Sixaola, sur la côte Caraïbes. Il nous faut donc repasser par Cahuita (et son fameux glacier). Par contre, bonne nouvelle : pas besoin de test pour aucun d’entre nous.
Demain, nous devrions être au Panama …
Une réaction au sujet de « Suite et fin (…) du Costa Rica »
Dernière quinzaine super remplie à la fois avec beaucoup d’aleas et aussi d’agréables surprises. Bonne continuation au Panama.