Guatemala partie 1
Du 24 septembre 2021 au 08 octobre 2021
Après un petit tour au marché dominical de San Ignacio nous nous dirigeons vers la frontière avec le Guatemala. Le passage va se faire sans souci, en 1 heure et demi toutes les formalités sont accomplies : tampons et taxes de sortie du Belize, tampons d’entrée pour le Guatemala. Maya a aussi son lot de papiers : annulation du permis de circuler au Belize + création d’un permis de ciculer pour le Guatemala … Seule petite « étrangeté » : la taxe pour Maya ne peut pas se payer au poste de frontière. Il faut prendre un taxi, se rendre dans le village frontière de Melchor de Menchos et régler cette taxe dans une superette locale qui te délivre un reçu. Retour en taxi au poste frontière pour avoir le sésame et libérer Maya …
Les passages de frontières sont toujours des moments stressants : ici encore, cela va se passer simplement, face à des gens aidants et souriants.
Au Guatemala nous avons « rendez-vous » avec une famille française qui s’est posée vers le lac de Peten Itza. Nous allons donc les retrouver et passer 3 jours magiques, à bivouaquer sur les bord d’un lac extraordinaire, à échanger avec une famille géniale et … à découvrir le site de Tikal qui est à une demi-heure de route.
Nous avons un peu hésité à aller jusqu’à Tikal, de peur de ne pas apprécier le site à sa juste valeur. Sortant du Mexique et du Belize, nous avons déjà eu l’occasion de visiter des sites mayas magnifiques et nous craignions d’être un peu … exigeants ! Et bien heureusement que notre curiosité nous a poussé jusque-là ! Nous allons avoir la chance de le voir sous un très beau temps (la pluie va attendre que nous soyons sur le chemin du retour pour faire son apparition). Le début de la visite nous rappelle les temples de Palenque ou Lamanai, perdus au milieu de la jungle, bercés par les chants des oiseaux et les cris des singes hurleurs et des singes araignées (beaucoup plus discrets !). Mais la taille du site est impressionnante : c’était un véritable empire qui s’étendait sur plusieurs centaines de km². Seuls 16 km² ont été excavés mais cela représente à peine 20% du site originel. Ensuite les pyramides sont particulièrement hautes : il est possible de monter sur certaines d’entres elles et l’effet là-haut est juste hypnotisant … Voir ces monuments millénaires dépasser de la canopée nous donne l’impression d’être tous petits : tous petits à l’échelle du temps, mais aussi tous petits face à la force de cette nature florissante, tous petits face à la puissance constructrice de l’homme. Ce site force le respect et ce n’est pas l’arrivée sur la place centrale face au temps du Jaguar qui va nous contredire. C’est la photo traditionnelle de Tikal mais y être et le voir de ses propres yeux vaut toutes les photos du monde. Nous allons passer plus de 6 heures à découvrir la partie exploitée du site, qui ne représente qu’une part infime de ce que les Mayas ont érigé. Même Jules va être transporté par cette longue visite qui ne laissera aucun de nous indifférent.
Il est temps ensuite de dire à bientôt aux All Bambinos qui remontent vers le Mexique. Jules a adoré jouer avec Nina et Emile et cela a été un plaisir d’échanger et partager avec Damien et Betty. Michel et Betty ont d’ailleurs une revanche à prendre à la pétanque. 😉 Nos chemins se recroiseront, c’est sûr !
Nous quittons notre bivouac de rêve pour aller visiter la petite île de Flores. Elle n’est pas bien grande et la visite est rapide mais nous aimons l’atmosphère paisible et sereine qu’y s’en dégage. De plus, nous allons bivouaquer juste en face, à San Miguel, juste en face de chez Miguel : un charmant monsieur qui tient un petit terrain en bord de lac qui sert de lieu de baignade et petit snack. San Miguel offre une vue exceptionnelle sur Flores et Miguel va nous proposer naturellement de dormir juste devant chez lui, visiblement heureux de partager avec nous son amour pour son village et pour les étoiles … Encore une bien belle rencontre ….
L’étape d’après sera Rio Dulce et Livingston, sur la côte Caraïbes. Alors, comment dire … L’arrivée dans la ville de Rio Dulce va être déboussolante ! L’agitation qui règne dans sa rue principale et surtout la circulation absolument incroyable, notamment des camions hors d’âge, longs à n’en plus finir, nous sonne un peu après les derniers jours plein de quiétude … Nous nous posons sur le parking de la marina, bivouac de luxe avec douches chaudes, toilettes nickel et piscine bordée par des yachts superbes. Grand luxe …. Pour 11 euros la nuit !
Le lendemain, nous prenons un tour en bâteau pour rejoindre le village de Livingston.
Nous allons adoré la balade sur le fleuve, les oiseaux, la lumières, les magnifiques villas avec leurs yachts, mais aussi la mangrove, les lotus et les sources d’eau chaude provenant d’un volcan sous-marin. Nous allons même pouvoir bénéficier d’un sauna naturel (enfin plutôt hamman sans les effluves d’eucalyptus) dans une grotte chauffée par ce même volcan … Livingston est un village réputé garifuna qui se trouve à quelques kilomètres du Bélize. Pour être honnête, aujourd’hui la communauté Maya y est aujourd’hui très présente également. Les 2 communautés cohabitent mais à priori chacune a son espace … Et les mayas qui sont des commerçants hors pair ont tendance à éclipser les garifunas plus en retrait. Nous n’y retrouvons pas vraiment l’ambiance cool et détendue de Dangriga (Belize). Au retour, notre pilote de lancha nous arrête pour déjeuner dans un restaurant en bord de fleuve qui va enchanter Jules avec ses toboggans et ravir ses parents avec sa vue et sa décoration typique. Ce sera encore une bien belle journée qui nous aura aussi permis de passer faire un petit coucou à une famille française qui voyage en catamaran et qui s’est posée quelques mois sur Caye Quemado pour faire quelques travaux sur leur bateau et attendre la fin de la saison des ouragans. Les Cataprofité, nous espérons que nos routes se recroiseront !
La nuit dernière ayant été difficile pour Michel avec le bruit des camions, nous décidons de changer de bivouac et nous arrivons quelques kilomètres plus loin dans le jardin d’une famille très modeste : pas de douche, pas (vraiment) de toilettes, encore moins de piscine mais des poules et des chats ! Nous allons passer une fin d’après-midi magnifique à jouer avec des enfants curieux et tellement attachants … Dur, dur de les quitter …
Le lendemain nous reprenons la route vers le nord. Nous traversons des villages animés et nous arrêtons assez tôt pour profiter d’un spot en bord de rivière, loin de tout. Le calme absolu pour un dimanche dans le hamac avant de découvrir les grottes de Candelaria.
Nous voici assis dans nos bouées pour suivre le débit de l’eau et passer de cavité en cavité : pour se faire, nous sommes passés par une association locale, 100% maya et cela va être juste magique. Déjà les grottes sont impressionnantes et la visite va être très intéressante. En plus, nous sommes en saison des pluies donc le niveau de l’eau est très haut et cela rend certains passages très …hasardeux ! Avant la visite, nous avions pris des enfants en photo avec notre appareil photo magique : un polaroid qui imprime les photos de suite. De retour à la voiture nous sommes attendus : tout le monde veut sa photo, en famille, avec Jules, avec Fauve, avec Maya … Nous allons passer près d’une heure entourés par des gens curieux et heureux de pouvoir conserver un souvenir de ce moment.
La suite du voyage va se révéler beaucoup plus sportive … Sans le savoir, nous empruntons une route pour aller vers le site de Semuc Champey qui va se révéler cauchemardesque … Au début tout va bien, nous sommes même surpris par la qualité du revêtement. Quand tout à coup … plus de revêtement du tout ! Et là, nous passons sur des chemins caillouteux, creusés de sillons, en bord de falaise parfois. Les gens que nous croisons sur la route nous font tous signe, probablement à la fois surpris de voir des touristes passer par chez eux et à la fois pour nous encourager … La pluie finit par arriver en même temps que la nuit. Ce seront sans doute les kilomètres les plus long de Michel : pas loin de 4 heures de piste pour quoi … 16 kilomètres ?! … C’est exténué que Michel arrive sur Lanquin et nous ne cherchons pas bien loin pour le bivouac : nous serons gentiment accueillis sur un parking d’hôtel avec douches et toilettes. Ils nous prendront même en photo le lendemain pendant notre pause travail-école pour illustrer leur brochure.
Après cette route de l’impossible, la petite heure de trajet jusqu’à Semuc Champey sera presque des vacances pour notre pilote en chef et notre super costaude Maya ! Nous voici donc sur l’un des sites les plus emblématiques du Guatemala : les piscines naturelles de Semuc Champey.
La première étape de leur découverte se fait du haut d’un mirador qui se mérite, à plus de 700 mètres d’altitude. Mais la vue sur les 350 mètres de piscines y est grandiose. Encore une fois nous allons être chanceux car c’est un des sites les plus visités du Guatemala et pour autant, nous y sommes tous seuls ou presque. Une fois descendus, nous allons prendre beaucoup de plaisir à nous baigner dans ces eaux turquoises, parfois même assez profondes, à sauter d’une piscine à une autre, à perdre son regard dans ces couleurs hypnotisantes. Ce site est spectaculaire et nous nous sentons tellement reconnaissants d’en profiter dans de telles conditions …
Notre prochaine étape sera Guatemala city. Beaucoup de gens nous l’ont déconseillé : aucun intérêt touristique, pas mal d’insécurité … Mais même si nous n’aimons pas les villes, ces dernières sont aussi un moyen de connaitre un peu mieux l’histoire d’un pays, d’en sentir les vibrations. Donc nous nous posons 2 jours dans un hôtel pour le moins rustique pour en prendre le pouls. Effectivement, la ville n’a pas beaucoup d’intérêt au niveau architectural mais nous allons adoré déambuler et déjeuner dans son grand marché. Les murs tapissés d’avis de recherche nous laissent une sensation plus triste et rappellent les heures sombres de la guerre civile et des différentes dictatures entre les années 60 et 90.
Et encore une fois, ce sera l’occasion d’échanges joyeux et chaleureux avec les locaux : en ce qui concerne l’insécurité, nous n’en verrons pas la couleur même si on sent bien que les gens restent méfiants, avec les barreaux aux fenêtres, les gardes armés de fusils à pompe devant certains magasins. D’ailleurs nous dormirons une nuit face au lac Amatitlan sur un emplacement libre : après avoir discuté avec une patrouille de policiers et obtenu leur accord pour rester à cet endroit, nous serons réveillés par 2 fois pendant la nuit par deux autres patrouilles qui voudront vérifier, de visu, que nous allons bien. Il nous faudra à chaque fois descendre du lit, ouvrir les portes et offrir nos visages endormis aux policiers pour qu’ils soient rassurés et repartent pour leur ronde.
La suite ce sera Antigua … pour bientôt 😉