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Mois : août 2024

CANADA partie 2 🇨🇦

CANADA partie 2 🇨🇦

14 juillet 2024 – 28 juillet 2024 Canada partie II

Après un nouveau bivouac de rêve, seuls au bord d’un cours d’eau translucide qui nous aura permis une nouvelle baignade rafraîchissante, nous prenons la route pour prendre le ferry qui va nous ramener sur le continent. Vous l’aurez deviné : nous avons adoré notre escapade sur l’île de Vancouver qui, sous un soleil éclatant, nous aura enchanté par ses paysages grandioses et son ambiance si paisible …

Commence maintenant un périple un peu différent : nous prenons la route vers le Yukon, état canadien limitrophe avec l’Alaska. Nous nous engageons, nous le savons, sur de longs tronçons de route, où les villes (et stations essence !) vont se faire beaucoup plus rares … Tout comme la connection réseau dont a besoin Caroline pour son travail : il faut donc calculer les trajets pour s’assurer d’avoir un spot le soir permettant à Caroline de travailler le lendemain matin. L’autre contrainte est qu’il n’est pas possible de travailler en roulant donc les journées s’organisent de telle sorte que le matin, l’ambiance est studieuse sur le spot trouvé la veille et l’après-midi, nous roulons ! La route au départ de Vancouver est splendide, bordée de forêts et de lacs aux couleurs magiques … Nous apprécions aussi les hauts massifs, parfois encore enneigés. La curiosité nous fera nous arrêter devant le bar qui sert de lieu de tournage dans la série Netflix Virgin River… Pas de Jack ni de Preach (au grand désespoir de Caroline) mais une vue superbe !

L’étape suivante sera le village de montagne de Whistler. Il a bien changé depuis la viste de Caroline en … 1995 ! L’accès très … « Disney » ne nous emballe pas vraiment avec ses parkings imposés, payants et débordant de camping-cars … Cependant nous allons (re)tomber sous le charme de ce village qui nous rappelle Chamonix ou Megève avec ses beaux bâtiments en bois, ses massifs impressionnants, ses fleurs … Il nous faudra bien une poutine locale (ou presque) pour se rappeler que nous sommes bien au Canada et non en Haute-Savoie ! 😉

Nous reprenons la route sous une chaleur toujours aussi inhabituelle, dépassant même les 40°C. Nous enchainons les bivouacs en pleine nature et c’est génial, d’autant que, comme aux US, nous trouvons même des spots mis à disposition pour les RV ( véhicules récréatifs comme les camping-cars, les caravanes, les pick-up avec cellule …) avec parfois certaines commodités comme des poubelles, des toilettes, des tables de pique-nique, des barbecues (même si, du fait du fort risque d’incendie, il est strictement interdit d’allumer des feux en ce moment) … A de très rares exceptions près, ces spots sont très bien entretenus et très propres. Nous y sommes souvent tous seuls malgré la période estivale ce qui permet à Jules de passer de longs moments à vivre ses histoires dehors, sans spectateurs … Seuls … pas tout à fait … car nous nous trouvons de plus en plus confrontés à une cohabitation difficile … les moustiques ! Nous apprenons qu’ils sont particulièrement présents en cette saison, et le seront d’autant plus que nous montons vers le Nord ! Et ces petites bêtes ont le chic pour nous gâcher nos apéros en plein air …

Le temps va brutalement changer et nous allons être suivis pendant plusieurs jours par un ciel particulièrement brumeux et très bas. Même après un passage pluvieux d’une journée, le ciel reste chargé et nous continuons de sentir une odeur de fumée omniprésente. L’explication nous sera donnée par des locaux : il y a de nombreux feux non maîtrisés dans la région de Kamloops notamment et ce sont leurs fumées qui arrivent jusque-là … Quelques jours après, nous apprendrons qu’un feu est en train de ravager le parc de Jasper en Alberta, la ville de Jasper va être partiellement détruite et un pompier va malheureusement perdre la vie, écrasé par la chute d’un arbre … C’est tragique et de plus en plus fréquent. La région d’Edmonton, toujours en Alberta, a été durement touchée quelques mois auparavant. Nous allons, lors de notre route vers l’Alaska, traverser de nombreux paysages calcinés… Les feux font partis de la vie de la forêt : ils sont indispensables à leur développement. Donc, certains sont volontairement laissés « libres », les pompiers n’intervenant que s’ils se rapprochent trop des zones construites ou protégées. Néanmoins, cela attriste toujours de traverser ces zones dévastées, même si nous nous apercevons que la nature reprend vite ses droits avec la pousse de nouveaux plants. C’est sans aucun doute plus difficile de s’en remettre pour les animaux qui perdent leur habitat et leur garde-manger et pour les hommes …

Nous découvrons sous la pluie le village de Chetwynd qui organise, tous les ans, un concours international de sculptures sur bois. Nous avons raté la date de peu mais nous ne pouvons qu’être admiratifs du travail de précision qui est réalisé par ces artistes … Les sculptures sont exposées dans toute la ville, il y en a pour tous les goûts, et cela donne un charme tout particulier à cette bourgade.

L’étape d’après est symbolique : Dawson Creek, kilomètre 0 de l’Alaska Highway … C’est d’ici que part « l’autoroute » reliant l’Alaska au Nord de la Colombie Britannique. Cette route a été construite par l’armée américaine, lors de la seconde guerre mondiale, en un temps record quand on connait les conditions de travail. Elle avait pour vocation de mettre fin à l’isolement de l’Alaska afin de pouvoir protéger cet état d’une éventuelle attaque du Japon et de faciliter aussi son usage en tant que base de défense/attaque.

Nous démarrons l’Alcan toujours sous un ciel brumeux qui, malheureusement, ne nous permet pas d’apprécier le paysage à sa juste valeur. Les villes se font beaucoup plus rares mais elles sont toutes dotées d’un visitor center. Ce sont des offices de tourisme dans lesquels l’accueil est toujours souriant. Ils sont, le plus souvent, aménagés comme de véritables musées et proposent des services aux voyageurs que nous sommes (eau potable, wifi, toilettes, parfois même boîte à livres gratuits) : ils sont incontournables et c’est à chaque fois un plaisir de s’y arrêter.

En cours de route, nous décidons de faire une pause détente aux Liard River Hotsprings. Ce sont des sources d’eau chaude (voire brûlantes) en plein nature. L’environnement est absolument splendide, il est possible de nager un peu dans les bassins et de passer d’une eau brûlante (plus de 40°C) à une eau tout juste tiède … Nous allons adorer ! Pour ne rien gâcher, l’accès est étonnamment pas cher, ce qui est assez rare pour être souligné ! Nous repartons de là détendus et des étoiles pleins les yeux …D’autant que sur la route, nous aurons la chance de croiser un orignal, un ours et des troupeaux de bisons … Tout cela le même jour !!

La ville de Watson lake est connue pour sa « forêt ». Ne vous y trompez pas, il s’agit ici d’une forêt de panneaux indicateurs, initiée par les constructeurs de l’Alaska Highway qui avaient pris l’habitude d’y accrocher une plaque mentionnant l’endroit d’où ils étaient originaires. Les voyageurs passant par là ont ensuite repris la tradition et ce sont donc aujourd’hui plus de 76000 panneaux (plaques d’immatriculation, plaques en bois, tissus, supports plastifiés) qui ornent cette forêt d’un autre genre. Et bien sûr Pepito ne va pas faillir à la règle : nous y accrocherons son ancienne plaque d’immatriculation agrémentée d’un sticker de la Cordée … Watson Lake sign forest: check !!

Nous allons faire la route vers Whitehorse à 5, avec 2 jeunes autostoppers pris en charge à Watson Lake. Ils dorment en tente et voyagent en stop et/ou transport public depuis le Mexique …. Respect … Nous verrons 3 ours à nouveau sur le chemin … On ne s’en lasse pas ! Nous allons prendre un peu plus de temps à Whitehorse car c’est une ville chargée d’histoire que nous prenons plaisir à découvrir. Elle a conservé un magnifique bateau à roues, actuellement en restauration, qui rappelle la période faste de la ruée vers l’or et la foi incroyable de ces gens qui ont tout quitté pour entreprendre un voyage périlleux en quête d’une vie meilleure, au coeur d’une région si rude … Nous avons la chance d’être en plein été donc les journées sont très longues (nous n’avons que quelques heures de nuit seulement), mais l’hiver est accompagné de nuits interminables et d’un isolement lié au gel des cours d’eau qui est, même encore aujourd’hui, très difficile à vivre. Alors imaginez à l’époque … lorsque les sirènes des bateaux ne se faisaient plus entendre pendant de très longs mois … Whitehorse sera aussi pour nous synonyme d’étape gastronomique .. Le temps est humide et se rafraichit donc nous décidons de nous offrir un petit restaurant et ce sera une superbe découverte : cadre typique, patronne super souriante et chowlder (vous savez la soupe aux fruits de mer et/ou poisson très crémeuse que nous avons découvert à Monterey, dégustée à San Francisco et revisitée à Victoria) d’entologie !

Après Whitehorse, nous quittons l’Alaska Highway pour emprunter la Klondike Highway. Cette route est bien moins empruntée par les camions et RV et nous allons avoir la chance de la parcourir sous un ciel superbe ce qui nous permet de prendre la pleine mesure des paysages absolument grandioses que nous traversons … C’est un ravissement à chaque virage et nous en prenons plein des yeux … De nombreux tronçons sont en travaux ce qui ralentit d’autant le voyage mais nous prenons le temps  :  Pepito tient bien la route et nous ménageons notre maison sur roues ! Nous traversons encore quelques zones calcinées mais la région semble, pour le moment plutôt épargnée par les feux cette année.

Dawson city va être un vrai coup de coeur pour nous ! Cette ville aux accents de bout du monde est « restée dans son jus ». Alors, pas tout à fait car la ville a subi de nombreux incendies qui l’ont partiellement détruite et la géologie du terrain (pergélisol) fait que, sans travaux conséquents de rénovation, les bâtiments historiques sont voués à s’effondrer. Donc les constructions actuelles sont en fait plutôt récentes et/ou fortement consolidées et rénovées. Mais la ville a su conserver tout son charme d’antan avec ses bâtiments en bois, son saloon, son théâtre, ses boutiques rétro. Nous allons adorer son ambiance et décidons de nous y poser un peu d’autant que nous allons être conviés à assister à un festival organisée tous les 2 ans par la communauté native locale, les Tronde’k, pour rendre hommage à ses anciens et à ses traditions. Nous allons passer une journée splendide, qui va commencer par un randonnée de 2 heures pour accéder au village reculé de Moosehide, puis assister à diverses représentations musicales et déambuler parmi les divers ateliers d’artisanat local. Le retour vers Dawson city est organisé par la communauté Tronde’k, en bateau !

Dowson City – La ville

Moosehide

Nous finirons la journée par la visite de la caserne de pompiers, remplie de trésors …. Un moyen aussi de montrer le profond respect que nous avons pour ces femmes et ces hommes qui luttent, au péril de leur vie et depuis bien longtemps, afin de préserver les hommes et leurs biens, mais aussi que cette faune et cette flore majestueuses et vibrantes qui nous entourent.

Le lendemain sera sous le signe de l’or avec la visite d’une drague colossale. La visite est faite en français, par un jeune passionné et passionnant. Elle est dynamique, complète et interactive et encore une fois : on adore ! S’en suivra une tentative malheureusement infructueuse de trouver de l’or dans la rivière Klondike : déjà là, elle est gelée donc nous n’imaginons même pas les chercheurs d’or au travail en plein hiver …

L’autre point fort de la journée sera la visite du musée Jack London et de sa (partiellement reconstruite suite à un partage avec les US) cabane qu’il a occupé lors de son séjour dans la région. Jules est aux anges car il s’agit d’un de ses écrivains préférés. La dame en charge du musée est adorable, passionée également et contente de voir un enfant (oups pardon, un ado) s’intéresser autant aux photos et livres exposés.

Nous quittons Dawson city par le biais d’un ferry qui nous amène sur l’autre berge. Pour la petite histoire, en hiver, c’est un pont gelé qui relie les 2 côtés. Nous trouvons encore une fois un bivouac seuls au monde avant de passer la frontière demain et d’entrer officiellement en Alaska …

That’s all folks !!