Le Péloponnèse 🇬🇷
Du 6 mars au 18 mars 2021
Nous voici arrivés en Grèce, plus précisément à Patras, sur la côte ouest du Peloponnèse.
La Grèce impose, à priori, une quatorzaine de 7 jours à toutes les personnes arrivant sur le territoire. Même s’il semble que les touristes nomades ne soient pas réellement concernés (en même temps, nous sommes déjà pas mal auto-confinés dans Tiny ! ), nous décidons de respecter cette règle et indiquons pour notre première semaine 2 adresses de résidence : Pyrgos (plage) et Pylos (plage) …
Après environ 1h30 de route nous arrivons donc sur notre premier spot. Et là … c’est le bonheur ! Une petite plage de sable blanc, une mer turquoise…. Nous arrivons même à descendre Tiny sur le sable. Nous voilà donc en mode famille Robinson pour quelques jours. La plage est déserte, même pour un samedi. Les premiers promeneurs que nous allons croiser sont un couple de personnes âgées. 1er passage avec grand sourire et signe de la main ; 2ème passage avec des coquillages et des bonbons pour Jules ; 3ème passage avec quelques clémentines ; 4ème passage avec une bouteille d’huile d’olive, au moins 5 kilos d’oranges et de citrons, un pot de confiture maison … Quel accueil … nous en avons pratiquement les larmes aux yeux devant tant de gentillesse et de bienveillance … La Grèce, que nous ne connaissons pas vraiment (juste une petite incursion dans les Cyclades il y a quelques années pour Caroline et Michel), se présente sous un jour qui nous émerveille.
Et effectivement, partout où nous allons passer, nous sommes accueillis par des sourires, des signes de main amicaux. La différence de langue pourrait être un vrai frein aux échanges et en fait il n’en est rien tant cette différence est gommée par l’accessibilité et la gentillesse des personnes croisées.
Nous allons rester 4 jours vers Pyrgos, à profiter de « notre » plage et se mettre au régime grec. Le site archéologique d’Olympie est fermé mais le petit village est adorable. Le littoral est magnifique : nous ferons 1 infidélité à « notre » plage pour aller dormir sur une autre plage immense, bordée de dizaine de maison abandonnées, longée par une magnifique pinède. Mais nous reviendrons vers notre paradis. Le temps finit par se gâter un peu et par apporter du vent, ce qui est assez difficile à gérer pour les bivouaqueurs que nous sommes. Nous décidons de faire une incursion dans les terres pour se mettre un peu à l’abri. Nous allons, par hasard découvrir un lieu magique : les cascades de Polylimnio. C’est un endroit idyllique, aux couleurs magiques et nous en profitons encore une fois tous seuls. Après une petite aventure off-road décoiffante (Yves et Philippe vous auriez kiffé grave 😉 ; Caroline s’est juste mise en apnée et a fermé les yeux pendant quelques minutes) gérée d’une main de maître par Michel et Tiny, nous trouvons un petit coin pour nous arrêter. La soirée sera fraîche, très fraîche même mais pas trop venteuse.
Sur la route qui nous amène vers Pylos nous tombons sur deux sites insolites, un château à l’allure d’un compte de Disney et la tour Eiffel version Grecque 🤪
Pylos est un charmant village qui va nous enchanter. Cela va également être l’endroit d’une 2ème belle rencontre fortuite : celle de Sylvain et Isabelle, croisés au supermarché qui nous proposerons naturellement de passer chez eux pour l’apéritif. Sylvain et Isabelle sont des amoureux de la Grèce, qui habitent dans la région depuis quelques années. Non contents d’accueillir de parfaits étrangers hirsutes et débraillés chez eux, ils nous inviteront le surlendemain à utiliser leur salle de bain, leur machine à laver, ainsi qu’à partager leur déjeuner … tout en nous donnant de précieux conseils pour la suite de nos aventures. Merci encore pour votre accueil et votre gentillesse ! Cette rencontre sera l’occasion de partager la bouteille offerte quelques semaines plus tôt par Eric et Fanny : le champagne était excellent ! Merci aussi encore une fois à vous 2. Nous sommes exactement à ce moment là où nous voulions aller : vers des rencontres, des moments de partage, d’ouverture et de confiance … en toute simplicité. La Grèce nous séduit, chaque jour un peu plus …
Notre spot de bivouac à Pylos, sera sur la plage (encore), près d’une épave que Jules se fera un plaisir d’aller explorer. Juste derrière se trouve une très belle réserve ornithologique. Une petite randonnée nous permettra de découvrir le Paleokastro qui nous offrira une vue extraordinaire sur la baie mais aussi sur l’une des plus belles plages du monde : Voidokilia. En chemin nous serons enchantés par la diversité des fleurs sur notre passage. En descendant vers cette plage idyllique en forme de fer à cheval, nous ferons une brève incursion dans la grotte de Nestor, ancien roi de Pylos, gardée par des abeilles/guêpes pas vraiment ravies d’être dérangées. Jules en gardera 2 petites piqûres …
Après un dernier bivouac particulièrement venteux dans la région et une balade matinale vers Methoni pour Michel et Fauve, la quatorzaine étant définitivement finie, nous reprenons la route vers le sud, une région sauvage et peu touristique, Le Magne.
Nous passerons par le site archéologique de l’ancienne Messeni, fermé pour cause de pandémie. Nous aurons tout de même une très belle vue d’en haut et nous pourrons admirer l’impressionnant mur d’enceinte de 9 km et la porte d’Arcadie. Tout à côté, se trouve le très joli monastère de Voulcanou, fermé l’après-midi quant à lui …
Sur la route, c’est un défilé de paysages à couper le souffle : des falaises abruptes, aux tons parfois presque blancs et parfois rouges, une eau translucide turquoise. Nous en prenons plein les yeux et des whaou s’entendent régulièrement dans la voiture.
Le seul hic, c’est la météo : les prévisions ne sont pas très bonnes et effectivement, nous allons avoir de la pluie mais surtout beaucoup, beaucoup de vent. Il est difficile de trouver des endroits pour s’arrêter en étant un minimum à l’abri. Nous préférons ne pas ouvrir l’auvent ni monter les parois quand les rafales sont trop importantes ce qui nous prive forcément d’un confort certain. Ce sera d’ailleurs la première fois en près de 5 mois de voyage que nous dinerons à l’intérieur de Tiny un soir de pluie et de forts vents. Nous passerons aussi une nuit presque blanche avec Michel à entendre claquer les parois du toit relevable … les joies de l’aventure ! 😉
Mais rien ne pourrait nous défaire de notre entrain et de notre curiosité. Nous sommes en train de tomber en amour de cette région si sauvage, si émerveillante, si contrastée. La superposition visuelle de sommets enneigés et d’une mer turquoise est splendide. En déambulant dans les ruelles désertes du village quasi abandonné de Vathia, nous tombons sur une autre famille d’aventuriers français, les Tootoboo, partis il y a quelques semaines, eux-aussi, à la découverte du monde. Pendant que Jules et Tao explorent les maisons désertées, nous échangeons sur nos envies, nos projets, nos visions du voyage. Petit à petit, nous qui avions un peu l’impression d’être « à part », peut-être même un peu décalés dans notre environnement quotidien, nous nous rendons compte que d’autres partagent notre ressenti, qu’une autre grande famille, celles des aventuriers nomades, se trouve sur les routes, ou en revient, ou projette d’y repartir. Chacun son voyage, chacun son aventure mais ensemble dans l’échange et le partage. Bonne route à vous et à bientôt !
Après Vathia, direction la péninsule du Cap Tenaro. Là encore, nous serons éblouis. Les photos parleront d’elles-mêmes. Nouvelle rencontre avec un Robinson allemand, qui voyage seul dans sa Dacia depuis quelques années et qui attend une amie qui devait déjà être arrivée … Nous finirons par nous demander depuis combien de temps il l’attend … 😉 Mais l’échange est bienveillant et un peu … irréel.
La suite … pour plus tard
Yia Sass