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Jour : 28 janvier 2022

Costa Rica, la suite mais pas la fin

Costa Rica, la suite mais pas la fin

25 décembre 2021 – 16 janvier 2022

Samedi 25 décembre : la plupart d’entre vous passent sans doute leur matinée devant le sapin de Noël. Pour nous, ce sera un réveil tout simplement magique … Des toucans ont décidé de nous souhaiter le bonjour. Ils sont 2, 3, 5, passent d’un arbre à un autre … Que c’est beau ! …. Caroline rêvait de les voir évoluer en liberté depuis longtemps. C’est chose faite ! Nous allons les observer un long moment, à l’œil nu mais aussi aux jumelles pour les voir comme s’ils étaient posés à 10 centimètres de nous. Et bien sûr les appareils photos crépitent … Vous saviez que les toucans avaient le dessous de la queue rouge ?! Nous non … Et ces regards si doux … Encore une fois, moment suspendu et sans avoir à franchir les grilles (payantes) des parcs et réserves nationaux. Vraiment, si nous avons un conseil à donner, prenez le temps de découvrir le Costa Rica, aiguiser vos oreilles, ouvrez vos yeux et vous pourrez vivre des expériences identiques voire plus riches que dans des parcs bondés et pas particulièrement bon marché …

Nous continuons notre descente vers le Sud de la péninsule d’Osa. La route est splendide, à fleur de falaise parfois. Les points de vue sont magnifiques, même si les nuages sont parfois de la partie. C’est à cet endroit que se trouve l’un des parcs les plus connus du Costa Rica : le parc de Corcovado. Nous ne le ferons pas car l’accès est extrêmement cher et qui veut voyager longtemps doit ménager son budget … Par contre, nous allons découvrir une très jolie plage, très locale, Playa Blanca. L’absence de vagues lui donne un air très paisible. Encore une fois, les locaux nous accueillent avec de grands sourires. Nous serons même conviés à visiter une maison faite à partir de containers qui vient juste d’être rénovée. De quoi donner des idées  … 😉 Le 25 au soir, nous assistons à un concours d’embarcations illuminées. L’ambiance est détendue, joyeuse. Nous nous sentons bien là aussi …

Toujours accompagnés de Jacky & Régine, nous prenons la route vers la côte Caraïbes. Nous allons nous séparer en chemin, après un arrêt sur la très locale playa Linda et repasser vers la côte Pacifique centrale qui nous plaît tant. Nous nous posons à nouveau sur notre spot de rêve d’Esterillos Este. C’est là que Fauve va se décider à nous faire une nouvelle frayeur : elle disparait vers 5 heures du matin … Michel et Caroline vont parcourir la plage de long en large pendant plusieurs heures. Les locaux (et expatriés) avertis vont organiser une vraie chaîne de solidarité, envoyant la photo de Fauve sur tous les groupes Facebook ou Whatsapp locaux, proposant à Michel d’emprunter leur vélo pour faciliter les recherches … Finalement, après 6 heures de recherches, elle est retrouvée à plusieurs kilomètres du spot. Elle a traversé une route très passante, est passée dans la jungle et a fini chez un couple d’américains, membre d’un des groupes whatsapp contactés. Nous avons eu tellement de chance ! Et nous sommes tellement reconnaissants d’avoir trouvé si rapidement et si aisément le soutien de toute la communauté locale … Merci à Beth et son mari, Kathy & Rob, Christine et son mari ainsi qu’à tous les anonymes qui ont pris nos numéros, nous ont aidé à la chercher, nous ont rassurés … Cette solidarité n’a pas de prix.

Remis de nos émotions, nous repartons et traversons le pays pour rejoindre la côte Caraïbes. En chemin, nous nous arrêtons 2 jours à Orosi, charmant village situé au Sud-Est de San José, dans une vallée verdoyante et si apaisante … Nous nous garons devant une auberge de jeunesse qui, pour un prix modique, nous donne accès aux douches, à la cuisine, à leur joli patio et au wifi. C’est vraiment un compromis parfait pour nous, quand il s’agit de bivouaquer dans des endroits plus urbains. 

Nous allons ensuite tenter d’apercevoir de plus prêt, le volcan Turrialba. La route pour y accéder est un cauchemar pour Maya. Arrivés à son pied, nous aurons le temps de l’apercevoir quelques minutes avant qu’il ne soit à nouveau cacher par les nuages. Le temps de se rendre compte que les possibilités de bivouac sont plus que limitées (une seule option, bien trop chère pour ce que c’est), nous décidons de redescendre par une autre route, qui sera tout aussi cauchemardesque ! Nous trouverons refuge pour la nuit chez les policiers. Non, pas en cellule, nous vous voyons venir ! Mais sur leur parking, avec un super accueil aussi. Ils nous donneront même en repartant les coordonnées de leurs collègues à Puerto Viejo si besoin.

Nous arrivons à Cahuita, le plus reggae des villages costariciens. L’ambiance y est très cool… Et devinez qui nous retrouvons sur place ? Jacky et Régine ! Nous décidons de fêter le Nouvel An avec un jour d’avance pour ne pas faire comme tout le monde … et éviter les bains de foule ! Ils ont déjà fait le parc de Cahuita et nous le recommandent chaudement. Nous décidons de le découvrir le 01 janvier, en espérant y rencontrer moins de touristes. En attendant, nous allons jusqu’à Manzanillo, le bout de la route. La plage est très chargée. Nous sommes en pleine période de vacances pour les costariciens mais c’est aussi la haute saison pour les touristes étrangers. Un van rouge attire notre attention. Tiens des plaques françaises… Michel va engager la conversation …Lise et Hervé sont en périple depuis 5 ans et vont encore continuer à vadrouiller, au moins jusqu’à mars/avril de cette année. Hervé est un passionné d’ornithologie, Lise une écrivaine enthousiaste et fine cuisinière. Ils vont gentiment garder un œil sur Fauve le temps que nous découvrons le parc de Manzanillo et son belvédère splendide.

Le lendemain, ce sera donc la visite du parc de Cahuita. Nous devons à nouveau laisser Fauve avec Maya. Le parc ( dont l’accès n’est pas vraiment payant : seule une donation est demandée à l’entrée) est splendide. Le sentier suit une mer turquoise, bordée par des plages de sable blanc, ce qui est très rare ici. Après quelques minutes, nous avons la chance de voir un paresseux bouger.. , enfin il a bougé, n’est-ce-pas ? Si, si un petit peu … Cela reste un paresseux, hein, pas un singe ! D’ailleurs en parlant de singes, nous aurons la chance de voir pléthore de capucins, dont une maman et son bébé, ainsi que des ratons laveurs particulièrement chapardeurs et manifestement très habitués à la présence humaine. Nous tomberons aussi sur un crocodile en pleine séance de ventilation gueule ouverte, sur un serpent très doué dans l’art du camouflage, ainsi que sur de belles espèces d’araignées. Après 5 heures de balade, nous décidons de revenir à la voiture. Il y a encore beaucoup à parcourir au sein du parc mais Fauve est seule depuis déjà bien longtemps. Nous n’allons pas faire beaucoup de parcs au Costa Rica mais celui-ci est vraiment un inmanquable, notamment pour son environnement si caraibéen …

Nous allons pendant ce séjour sur la côte Caraïbes faire également la rencontre de Alain, français expatrié au Costa Rica depuis quelques années déjà. Il a ouvert une boulangerie française à Puerto Viejo et a, en plus, la bonne idée de vendre du fromage … Le bonheur ! C’est une mine d’information et nous allons passer un bon moment à discuter ensemble. Autres expatriés français croisés en chemin : les propriétaires d’un glacier à la sortie du parc de Cahuita. Etape incontournable pour les amateurs que nous sommes et vous pouvez nous faire confiance : elles sont divines ! 

Jacky et Régine sont partis un peu avant nous. Nous reprenons la route et nous arrêtons à un endroit qu’ils nous ont conseillés dans la vallée d’Orosi : les ruines d’Ujarras. Il s’agit d’un vestige de la première église construite au Costa Rica au 17ème siècle. En soit, les ruines n’ont rien de vraiment particulier en dehors de l’histoire qui en ressort (et notamment le déplacement du village d’Ujarras suite aux risques accrus d’innodations et de glissement de terrain) mais elles sont entourées d’un très beau parc, rempli d’oiseaux et peuplé d’arbres majestueux. Cela va être l’occasion pour nous d’observer les oropendolas, ces oiseaux un peu « perchés » qui se balancent d’avant en arrière quand ils chantent. Et que dire de leur plumage noir et jaune qui se déploit en vol … Magnifique ! Michel apercevra même des perroquets verts dans les interstices des pierres de l’église. Nous prenons vraiment plaisir à déambuler dans ce jardin si paisible et bucolique …

Nous allons ensuite reprendre une route de montagne déjà empruntée il y a quelques semaines en espérant la voir sous moins de nuages et surtout en faisant un arrêt à un endroit que nous a conseillé Hervé et qui est connu pour être un vrai spot d’observation des quetzales. Ces oiseaux, qui ont donné leur nom à la monnaie du Guatemala, sont rares et très difficiles à repérer. Ils sont d’un beau vert et ont une queue très allongée magnifique. L’altitude à laquelle nous nous trouvons est parfaite pour eux. Pour nous, cela signifie bivouac au frais avec sortie des polaires et des pantalons longs mais cela fait aussi du bien ! L’endroit nous plait beaucoup, c’est vert, calme, vallonné, frais … La montagne ça vous gagne ! Par contre, nous sommes un peu déçus car il est impossible de sortir de la route et de marcher un peu. Tous les sentiers ont été privatisés par les établissements hôteliers du coin et même les spots d’observation connus sont fermés. Il faut un guide pour y accéder … Parfois, les quetzales se montrent en bord de route mais nous n’aurons pas cette chance. Une prochaine fois c’est sûr !

Après avoir passé à nouveau quelques jours sur la côte Pacifique centrale, nous remontons vers le centre du pays pour découvrir la région de La Fortuna et le volcan Arenal. En chemin nous allons bivouaquer 2 jours chez Luis. Luis est un costaricien, lui-même grand voyageur. Il a parcouru le continent américain dans divers véhicules, de la moto au camping car et adore recevoir dans son grand jardin atypique des voyageurs de tout pays pour parler voyage et aventures. Il possède une collection de voitures et motos impressionnante et a recréé sur son grand terrain un village ambiance western avec son bureau du shérif, sa banque, son église et sa potence … Philippe, tu adorerais ! 

Pour monter vers la jolie ville de La Fortuna, il faut repasser par la belle route qui passe par La Paz Garden Waterfall. C’est un coin que nous adorons. Le paysage est très valloné, verdoyant et la route est bordée de haies d’hortensias incroyables … C’est un des points que nous apprécions ici, au Costa Rica. Le pays n’est pas très grand mais il est très facile de changer de décor (et de température) en à peine quelques heures de route. Nous arrivons de nuit sur La Fortuna et trouvons à nous loger sur le parking d’une auberge de jeunesse. Jules va même, le lendemain, se trouver un (grand) copain pour une partie de ping-pong rythmée ! Et que dire de la douche chaude … le bonheur des petites choses… 

D’ailleurs, en parlant de douches chaudes, étant à proximité d’un volcan, le Tenorio, nous allons avoir la chance de pouvoir se détendre dans des sources d’eau chaudes très agréables … et gratuites ce qui est à noter car ce n’est pas toujours le cas. Des coatis par dizaine vont s’inviter sur le chemin en quête de nourriture. Fauve est comme une folle dans la voiture. Ils doivent être tellement habitués à ce que certains touristes les nourrissent que dès qu’une voiture ralentit, ils surgissent tous des fossés et viennent quémander jusque sous les fenêtres. Si vous laissez une porte ouverte, ils n’hésiteront pas à grimper dans le véhicule pour faire leur marché !!

Notre route nous conduit ensuite vers le lac Arenal et son volcan éponyme. Nous allons avoir la chance de voir un superbe coucher de soleil sur le volcan parfaitement dégagé, ce qui est très rare. D’ailleurs, nous n’aurons plus l’occasion de le voir sans son bonnet de nuages du reste du weekend. Le lac est très beau, sauvage et particulièrement venteux. Nous allons trouver un bivouac au bord de l’eau, sur une micropéninsule. La vue est spectaculaire. Le vent se lève en cours de soirée pour ne plus se calmer. Mais nous sommes heureux dans ce petit cocon et Maya est plus confortable que Tiny dans ce type de situation ! Seule ombre au tableau : 2 français en voiture de location et tente de toit vont s’installer à quelques mètres de nous pour la nuit et ne trouveront pas utile de nous saluer ni en arrivant, ni en repartant … Alors, nous ne sommes pas obligés de prendre l’apéritif avec tous les français que nous croisons (ça, on le fait très bien tous seuls !! 😉 ) mais disons que dans le milieu des vanlifers, ça se fait de se présenter à son voisin … D’ailleurs dans la vie de tous les jours, même sans être en van, cela se fait, non ?… Enfin bref …

Le lendemain, Nous allons admirer le rio Celeste mais encore une fois, pas en accédant au parc Tenorio. L’entrée est bien évidemment payante et surtout, nous sommes le weekend et les 2 parkings sont remplis ! Cela laisse présager du monde à l’intérieur. Le côté « tout le monde marche les uns derrière les autres jusqu’au spot photo » ne nous emballe pas vraiment… Nous aurons l’occasion d’admirer sa couleur sur un spot 100% gratuit et nettement plus authentique. Alors, oui, nous ne verrons pas la cascade et la fameuse rencontre des eaux bleues et marron mais ce sera pour une prochaine fois, avec moins de monde …

En redescendant vers la côte Pacifique nous allons faire une halte magique chez Fernando et sa femme Vera. Ils possèdent un très grand terrain en hauteur sur lequel ils ont construit quelques cabanas rustiques et où ils accueillent des campeurs. Nous sommes seuls sur un promontoire exceptionnel avec une vue à couper le souffle sur la péninsule de Nicoya. Le cadre est paradisiaque. Nous passons une bonne partie de l’après-midi les jumelles vissées sur les yeux, à observer la multitude d’oiseaux nichées dans les arbres. Michel verra même un toucan le lendemain matin au réveil. Cet endroit nous donne l’impression de surplomber le monde et invite à une contemplation très bénéfique. C’est un vrai coup de cœur pour tous les 3, d’autant que nos hôtes sont d’une gentillesse désarmante. Pura vida, nous y sommes …