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Jour : 28 avril 2021

Le Péloponnèse toujours… 🇬🇷

Le Péloponnèse toujours… 🇬🇷

Du 29 mars au 11 avril 2021.

Nous quittons notre super bivouac aux portes de Mycènes pour descendre vers le « 4ème doigt » du Péloponnèse.  Sur le chemin, nous ferons une jolie balade pour découvrir la grotte de Franchthi, en face de l’île privée et du village de Kiladia. Le temps est superbe, la vue magnifique et la grotte sous roche impressionnante. Il s’agit apparemment de la plus ancienne grotte habitée connue…

Nous passerons ensuite 2 nuits sur un bivouac de rêve, une crique rien que pour nous, à quelques dizaines de minutes à pied du charmant village de Porto Heli. C’est à nouveau des moments un peu hors du temps que nous passons là. Le village est charmant. Nous nous doutons, à la vue de tous les restaurants et cafés cosy et joliment décorés que c’est un lieu de villégiature animé et festif mais en cette période, c’est surtout un village un peu endormi. A l’exception du restaurant To Limani où nous allons commander notre premier repas à emporter en Grèce : patron particulièrement accueillant, polyglotte, qui nous préparera à la demande 2 moussakas et un plat de calamars pour le lendemain. Tout en confiance, pas de nom, pas de paiement à l’avance : les plats seront prêts en temps et en heure et surtout nous allons nous régaler … encore une belle occasion de sourires et de démonstration de filoxenia ….

Nous remontons par Ermioni en espérant pouvoir prendre le ferry à Galatas pour Poros. Mais diantre (Charlène … 😉), impossible d’embarquer si nous ne sommes pas résidents de l’île. Tant pis, Poros et Hydra, ce sera pour une autre fois. 

Direction la presqu’île de Methana : nous y passerons 3 jours de rêve. Methana est une presqu’île volcanique, c’est un joyau que ses habitants protègent du tourisme de masse et ils ont bien raison. La première image est olfactive avec une odeur de soufre très prononcée quand vous arrivez en ville. La Coju nous avait partagé un lieu un peu secret … une baignoire à ciel ouvert que nous remplissons d’eau chaude soufrée. Pur bonheur…

Merci encore pour ce spot parfait ! Nous allons bivouaquer à un endroit tout aussi parfait : l’accès est un peu périlleux mais Tiny le gère parfaitement et la vue est juste inoubliable. The Cherry on the cake : un emplacement idéal pour le hamac couplé à une météo particulièrement ensoleillée et bien moins venteuse. Un nouveau paradis grec…

Apparemment, cela s’appelle le Kefi, n’est-ce pas Sylvain ? Et bien nous y sommes, une fois de plus. Les quelques pêcheurs qui passent en bateau nous saluent, toujours aussi souriants, curieux, avenants … Nous profiterons du séjour pour monter à l’assaut du volcan endormi : la balade se fait bien et la vue est magistrale.

Autre petit coup de cœur pour le petit port de Vathi. Tout sur cette île appelle à la quiétude et à la contemplation. Mais il faut bien continuer : Epidaure nous attend ! 😉 

Direction donc le sanctuaire d’Asclépios et le temple d’Epidaure. Jules est super fier de nous apprendre qu’Asclépios est le Dieu de la médecine. Chantal, il a lu 25 ou 30 fois au moins votre guide Lonely planet et est incollable sur les Dieux de l’Olympe ! L’avantage c’est que cela rend plus vivant et explicite la visite du sanctuaire. Nous ne nous attendions pas à un site aussi grand : le sanctuaire était particulièrement renommé et ses capacités d’accueil étaient phénoménales. Dire qu’on avait déjà compris à l’époque que pour soigner, il fallait s’occuper du corps et de l’esprit, qu’il était nécessaire d’allier traitement et activité physique … Pourquoi a-t-on oublié au fil du temps des règles si élémentaires… Bon, après il y a aussi cette frise qui raconte l’histoire de cette femme en quête de maternité qui rêve pendant la nuit qu’Asclépios et ses serpents lui rendent visite (en tout bien tout honneur) lui permettant de tomber enceinte de son mari quelques temps plus tard … Il y a sans doute tout de même des domaines dans lesquels nous avons progressé ! 😉 Le théâtre d’Epidaure est effectivement captivant et nous prenons plaisir à tester son acoustique en déclamant les premiers vers du poème de Guillaume Apollinaire « La Lorelei » que Jules va apprendre en même temps que ses camarades lyonnais pendant leurs vacances scolaires. Dire qu’il pouvait accueillir plus de 12000 personnes … !

Après Epidaure et son théâtre, nous passerons par le canal de Corinthe, lieu un peu mythique et particulièrement imposant malgré le fait qu’il n’est actuellement pas praticable du fait de glissements de terrain. C’est d’ailleurs un point qui va nous marquer sur les routes grecques : nous avons trouvé généralement les routes en bien meilleur état que les routes italiennes mais à de nombreux endroits ces dernières s’effondrent en partie. C’est impressionnant d’autant qu’au mieux, ces effondrements sont signalés avec de simples plots en plastique …Autre vision surprenante, ce sont ces bunkers datant de la seconde guerre mondiale qui gardent encore un œil sur ce passage (habituellement) très stratégique.

Jusqu’à présent, nous avons surtout longé le littoral mais la météo prévoyant quelques éclaircies nous décidons de traverser le Péloponnèse par l’intérieur des terres. Nous nous dirigeons donc vers Sparte et son acropole. A quelques kilomètres de là, se trouve Mistra, une ancienne cité qui va nous enchanter. Nous allons avoir la chance de la découvrir sous un soleil radieux, parmi un nombre extrêmement réduit de touristes privilégiés (4, 5 peut-être …) et elle va nous laisser un magnifique souvenir. Classée au patrimoine de l’UNESCO, elle est encore très bien conservée et témoigne d’un passé particulièrement faste. Les monastères (dont un encore habité par des sœurs actuellement) étaient malheureusement fermés mais les bâtiments sont superbes et la vue depuis le château est fabuleuse. Par contre, la montée est raide et nous sommes à ce moment contents de ne pas se trouver au même endroit en plein mois d’août : la chaleur doit y être écrasante … ! Clairement Mistra restera parmi nos jolis coups de cœur grecs.

Après avoir visité Mistra nous poserons notre bivouac non loin du site dans un champs d’oliviers tous aussi majestueux les uns que les autres.

Après en avoir pris plein des yeux sur la route de montagne qui relie Mistra à Kalamata sur la côte, nous repartons vers l’intérieur découvrir la cascade de Neda. Cascade aux eaux turquoise, elle nous offre un petit moment de fraîcheur, d’autant que le soir nous bivouaquerons sur un plateau en hauteur : le réveil sera tellement venteux que ce sera une des rares fois où nous prendrons notre petit-déjeuner à l’intérieur de Tiny … Au fait, pour ceux qui iraient jusqu’à la cascade, n’oubliez pas de faire un micro-détour vers la petite chapelle creusée dans la roche, inattendue mais tellement mignonne …  

Et devinez où nous allons nous poser avant de repartir vers l’intérieur des terres ? Notre première plage de « quarantaine », notre petit paradis vers Pyrgos… Notre spot « les roues dans le sable » nous attend toujours. Nous sommes contents de le retrouver et d’y reprendre nos marques … même si le vent est encore bien présent et nous oblige même à travailler dans Tiny pour éviter de trop exposer les ordinateurs au sable et pour améliorer la communication lors des téléconférences de Caroline.

Après cette petite madeleine de Proust, nous voici repartis sur les routes pour découvrir un autre lieu qui va nous enchanter : les gorges de Loussios et ses monastères suspendus. Nous allons faire une jolie randonnée de 4 heures dans les gorges qui va nous permettre de découvrir ces 3 monastères nichés dans un environnement incroyable … Enorme coup de cœur pour cette découverte et notamment l’ancien monastère du Philosophe, aujourd’hui abandonné, mais qui fut, à une époque, une école secrète. Il y règne encore cette atmosphère rude, mystérieuse et un peu rebelle. On ne peut s’empêcher de s’imaginer ces pèlerins en quête de réponses, marcher à couvert dans ces gorges si impressionnantes, frapper à la porte dérobée, épuisés, effrayés mais aussi soulagés d’être arriver à destination et de pouvoir exercer leur foi. Au-delà du message religieux, cette quête de liberté et les sacrifices qu’elle a pu engendrer font écho à la situation actuelle … Enfin c’est le ressenti de Caroline du moins …

Bon, il nous reste plein de choses à vous raconter mais le récit commence à être long donc nous vous proposons de vous partager la suite de nos coups de cœur grecs un peu plus tard …

Yia Sass